Plaidoyer pour une meilleure accessibilité

Par Cédric Lorant, président d'Unanimes
Cedric Lorant

La prise en charge d'une personne sourde ou malentendante ne se résume pas à un appareillage auditif. D'autres besoins de santé peuvent s'exprimer comme le recours à des séances d'orthophonie ou de psychomotricité dans le cas d'handicaps associés. Mais n'oublions pas d'autres aspects, en dehors du parcours de santé, qui participent aussi à l'amélioration de la vie des personnes sourdes ou malentendantes. Ces démarches appartiennent au champ de la compensation individuelle ou de l’accessibilité universelle.

Appareillage auditif

La prise en charge des appareils auditifs (hors implant cochléaire) fait appel à de multiples financeurs : la Sécurité sociale, les complémentaires, l’Agefiph/le FIPHFP, la MD PH, les missions Handicap ou commissions d’aides techniques (entreprises comme collectivités). Le rapport « Des aides techniques pour l’autonomie des personnes en situation de handicap ou âgées » rédigé par le Dr Denormandie et Cécile Chevalier en octobre 2020 ne permet pas à ce jour d’identifier l’impact positif du 100 % Santé mis en place le 1er janvier 2019 sur la prise en charge financière. À Unanimes, nous souhaitons une évaluation rapide du 100 % Santé pour les appareillages à destination des enfants, pour la prise en charge des piles et batteries (un plafond a été instauré avec un nombre « très limité » et en-deçà de la consommation réelle) et pour la prise en charge des appareils puissants pour les surdités les plus sévères. Nous reconnaissons et félicitons la transformation souhaitée dans ce même rapport concernant le passage d’une logique d’achat à une logique d’usage des aides techniques.

La prise en charge d'une personne sourde ou malentendante ne se résume pas à un appareillage auditif.

Compensation individuelle

Les aides techniques individuelles du quotidien y compris pour l'emploi sont très nombreuses. Les fournisseurs de ces aides peuvent être disponibles dans des réseaux d’agences plus ou moins petits ou totalement gérés à distance via des sites web. La connaissance de ces équipements par les personnes sourdes ou malentendantes est très variable en fonction de l’entourage et de la capacité des fournisseurs à prodiguer des conseils adaptés et pertinents, en adéquation avec l’environnement et les besoins de la personne. La prise en charge reste également très hétérogène selon le type d’aides et nécessite de longues démarches auprès de nombreux financeurs, sans garantie d’un reste à charge supportable. Unanimes salue la recommandation exprimée dans le rapport Denormandie/Chevalier de clarifier le rôle des différents financeurs et de tendre vers un reste à charge zéro.

Accessibilité universelle

Après l’appareillage et la compensation individuelle, les autres champs de la vie nécessitent une accessibilité globale considérant les différents modes de communication : Langue des signes française (LSF), Langue française parlée complétée (LfPC) et Français écrit. Parcours éducatifs et scolaires, aménagements des postes de travail, appels téléphoniques, parcours de soins généralistes comme spécialisés y compris la téléconsultation, audiovisuel, culture, accès aux juridictions et aux services publics : Unanimes se mobilise fortement et ce, avec le concours du Gouvernement, des administrations et de la société civile, pour porter ce droit à l’accessibilité universelle. C’est la prise en compte de l’ensemble des besoins (appareillage auditif, aides techniques individuelles et accessibilité universelle) qui garantira à chaque personne sourde ou malentendante la possibilité d’exprimer pleinement sa citoyenneté dans notre société.

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