Une concentration autour des grandes villes
La distribution de l’offre audioprothétique sur le territoire est marquée par un fort tropisme pour les grands pôles urbains : le Nord avec Lille, l’agglomération parisienne, la Loire-Atlantique avec Nantes, la Gironde avec Bordeaux, la Haute-Garonne avec Toulouse, l’Hérault avec Montpellier, les Bouches-du-Rhône avec Marseille, le Rhône avec Lyon. En 2023, ces départements comptabilisent plus de 150 centres, soit plus du double de la moyenne nationale, qui est, elle, de 71 centres.
A contrario, les départements les moins dotés (moins de 25 centres) sont les Ardennes, la Marne, l’Aube, la Nièvre, l’Indre et la Creuse, le Gers, le Lot, le Cantal, la Haute-Loire et la Lozère, les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, ainsi que la Corse du Sud.
Une répartition inégale
Cette dichotomie de l’offre territoriale, entre les grandes villes et le littoral d’une part, et le reste de la France d’autre part, s’est accentuée entre 2019 et 2023. L’augmentation de 25 % du nombre de centres au global sur cette période a, dans les faits, surtout profité aux premiers, soit environ un quart des départements seulement. Ces territoires comptent au moins dix centres supplémentaires chacun (et pour certains, plus de 25) depuis 2019. Le centre et une partie de l’Est ont, eux, connu une faible augmentation. Quant au reste du territoire, il voit le nombre des centres stagner voire diminuer entre 2019 et 2023.
L'exemple francilien
En octobre, l’Assurance maladie a annoncé le déploiement d’un contrôle approfondi des délivrances d’aides auditives sur l’ensemble du territoire, avec un focus sur l’Île-de-France. En effet, la région a connu une forte augmentation du nombre de centres depuis 2019 et surtout 2021, parmi lesquels « des réseaux structurés qui se spécialisent dans des trafics organisés » en audioprothèse.
Des déserts audioprothétiques
À l’échelle intercommunale, le phénomène de concentration de l’offre en audioprothèse dans certaines zones apparaît plus nettement encore. Il ressort que certains groupements de communes sont en réalité des territoires vierges de toute offre de soins en audioprothèse, correspondant à la fameuse « diagonale du vide ».
L’existence de ces déserts audioprothétiques relance le débat sur l’adéquation entre l’offre et la demande. Savoir s’il faut augmenter ou non le numerus clausus ne suffit pas. Encore faut-il que les effectifs – et donc leurs centres – soient suffisamment bien répartis sur le territoire. À l’évidence, l’augmentation régulière du nombre de diplômés ne se traduit pas par une offre géographiquement homogène. En effet, depuis 5 ans, les audioprothésistes se concentrent uniquement dans certaines zones, « sur-dotées ». Ce que pointe du doigt le SDA depuis quelques années.
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